quarta-feira, junho 08, 2005

O meu século tinha nove anos



François Fejto é um historiador húngaro vivendo em França e que, por altura da longa crise e final desmoronamento da União Soviética, gozou de alguma popularidade com a sua "História das Democracias Populares", que teve tradução portuguesa. O seu nome deixou de estar na moda e perdeu-se-lhe o rasto, pelo menos fora dos meios especializados.


Para minha surpresa, vejo-o ressurgir, no final do mês passado, com uma entrevista ao Nouvel Observateur (nº 2116, de 26 de Maio/1 de Junho) com o título deste "post" e a publicar um novo livro ("Dieu, L'Homme et son Diable") com a respeitável idade de 95 anos.


Nessa entrevista, como seria de esperar de um historiador com um século de vida e de reflexão, diz-nos coisas interessantíssimas sobre o século passado, nomeadamente sobre as duas guerras mundiais que devastaram a Europa. Mas também nos faz acertadas prevenções quanto ao futuro da União Europeia depois do alargamento a leste. Um breve extracto só para aguçar o apetite:

"En particulier, je note un grand désintérêt de la part des pays européens de l'Ouest - et notamment de la presse - pour ce qui se passe dans ces pays nouvellement intégrés".

On croit par exemple, à tort, qu'ils sont entièrement acquis à une forme d'ultralibéralisme à l'anglo-saxonne.

Il est vrai qu'ils profitent maintenant des investissements des grandes firmes internationales. Mais ils en souffrent aussi, et ne sont pas prêts à accepter la perte d'un certain nombre d'acquis sociaux.

Au cours de mes derniers voyages en Hongrie, en Pologne ou à Prague, j'ai même rencontré une certaine nostalgie pour la dernière période du communisme, quand s'y est développée une certaine libéralisation et que s'esquissait une cohabitation entre les deux systèmes.

La population, tout en étant privée de liberté et de syndicats indépendants, ne connaissait pas la misère et bénéficiait de systèmes d'éducation et de santé ouverts à tous et les pensions étaient assurées.

Les pratiques des multinationales, qui exploitent une population qui n'a d'autre choix que d'accepter de très bas salaires et qui délocalisent à la première occasion dans un pays voisin, sont de plus en plus critiquées.

Il y a des économistes et des sociologues - notamment hongrois - qui réfléchissent aux inconvénients de la globalisation et exigent plus de réglementations internationales pour freiner ces excès.

Mais je reste optimiste, parce qu'il y a dans ces pays une jeunesse enthousiaste, avide de liberté et de démocratie, qui m'apparaît beaucoup plus motivée que les jeunes de chez nous.

Ce sont des peuples qui ont été traumatisés par l'histoire et qui ont beaucoup appris de leurs expériences passées.

Au moment où certains pays de l'Ouest connaissent un déclin démographique, je crois que ceux de l'Est apportent à l'Europe un sang neuf indispensable"

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